RECHERCHES SUR MOLRE.                    115
cents chez sa fille en 1705, se trouve encore en 1738 dans la chambre de Mme de Montalant, avec son prix d'estimation, qui est réduit à cinq cent cinquante livres; mais cette fois nous connaissons le sujet que représentent les figures ; c'est l'histoire de Persée et d'Andromède. Viennent ensuite les fayences de Hollande, le vieux cabinet de bois d'ébène, puis la courte-pointe jaune, les rideaux à bandes de panne verte, le lit à colonnes, avec ses pommes et ses plumes sur l'impé­riale qui rappellent les couleurs affectionnées par Molière et un peu le luxe de son dernier appartement; puis la robe de satin bleu et argent, le jupon piqué de satin vert qui font penser aux costumes de Psyché; puis le grand clavecin d'Ar­mande Béjard et ses cahiers de musique. La chaise à por­teurs qui est sous le vestibule est peut-être celle de Molière, bien que l'étoffe ne soit plus la même.
II y a chez M. de Montalant une soixantaine de tableaux parmi lesquels on reconnaît les sept paysages venant de chez Molière. Les portraits de famille sont mis à part, sans des­cription ni prisée, attendu qu'ils ne doivent pas être vendus, cependant ceux de Mme de Montalant et de la nce de son mari, Mme des Lèzes, sont signés par leurs noms. Quatre autres tableaux, l'un « repsentant l'École des maris, » et les trois autres des portraits, « tous dans leurs bordures do­rées, » sont relégués au second étage. On est satisfait de trouver dans le cabinet de M. de Mon-- talant les Œuvres de Molière ; mais dans le lot de deux cent cinquante volumes, « pour la plupart dépareillés et qui ne ritent description, » dont elles font partie, il ne peut y avoir ni la Bible, ni le Plutarque de Marie Cressé, ni aucun des livres que Molière possédait, soit à Paris, soit à Auteuil. Les papiers de M. de Montalant prouvent qu'il avait bien administré les biens de la fille de Molière ; aux modestes contrats de rentes viagères de Claude de Rachel viennent se joindre les titres d'héritages que Madeleine Poquelin avait pu successivement recouvrer, puis d'autres pièces constatant des placements d'argent faits après la mort de Mme de Monta-